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L'angle de l'aube

19 juillet 2009

Prête à tout

Lucide et crocs rentrés

incapable de tenter ne serait-ce qu'un geste

tu regardes ta vie passer

tu la regardes s'en aller

sans demander ton reste

Là-bas, avant, si loin,

quand tout était encore possible

quand les coups pourtant rassemblés

te donnaient à peine le vertige,

tu n'aurais pas hésité une seconde

tu aurais vendu cher ton ombre

tu n'aurais jamais reculé

Et désormais, foutu sommeil,

tu vas où on te dit d'aller :

prête à tout

pour qu'on te laisse en paix.

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9 juillet 2009

Emprisonnée dans ce corps Emprisonnée dans cette

Emprisonnée dans ce corps

Emprisonnée dans cette vie

Et la musique

pour en sortir ....

11 mars 2009

Illusions

Il est en nous une fêlure

qui ne s'est jamais résorbée

et pourtant nous étions si sûrs

d'y arriver ...

Arrogants comme jamais

cramponnés à nos rêves

nous pensions que le monde

se jetterait à nos pieds

Et nous nous sommes jetés au monde

Et nous nous sommes approchés

un peu, plus près de la lumière

jusqu'à ne plus se retrouver

Et nous avons vendu nos ombres

Et nous nous sommes égarés

Et dans nos mains chaque seconde

se dissolvait un peu plus sombre

nous avalait

Et nous voilà maintenant

là, au milieu des ondes

et quelques uns déjà

viennent bizarrement manquer

Ils sont en nous, sourdes blessures,

qui ne s'endormiront jamais

et pourtant nous étions si sûrs

d'avoir l'éternité.

25 février 2009

Ironie du sort

Nous n'avons plus rien à nous dire

voire pire :

je ne supporte plus

de t'entendre

gémir ...

7 septembre 2008

Il est en nous une fêlure qui ne s'est jamais

Il est en nous une fêlure

qui ne s'est jamais résorbée

et pourtant nous étions si sûrs

d'y arriver ...

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7 juin 2008

Les poings serrés

Les poings serrés figés

la lèvre un peu plus blême

petite soeur je te rêve

comme encore accentuée

dans toutes ces peurs avides

qui s'accroissaient sans gêne

pour mieux t'assujetir

et pour mieux te manger

Et les années qui passent

ne peuvent plus rien y faire

non, ces années enfuies

ont tout laissé passer

sans jamais même retenir

les instants extasiés

Mais petite soeur, ta voix

occupe encore mes nuits

Quand le silence autour

se fait soudain si dense

je regarde étonnée

j'essaie de ne pas trembler

face à tes lèvres exsangues ...

22 décembre 2007

Amouraine

Face à toi mon visage ne peut plus que se rendre

mais j'en ai mal au coeur d'en être arrivée là

te voir dans le miroir lorsque je m'y faufile

sourire comme tu souriais pour les laisser sans voix

sauf que c'est moi qui vibre

et tu te décomposes :

nos reflets inversés

ont-ils encore le choix ?

Derrière nous, mais si loin, et quand je me retourne

une petite fille s'avance pour mieux rire aux éclats

je voudrais la frapper mais son regard me trouble

alors j'ouvre mes bras.

C'est toi si blonde et douce

et à peine effleurée

toi avant tous les lâches

qui ne surent pas t'aimer

Ma toute petite soeur

peau suffoquée de vide

que je n'su pas étreindre

tant ils nous opposaient,

j'ai dans mes mains le manque

de cet amour acide

qui n'se refusait rien

pour se mettre à hurler ...

Mais pourquoi tu t'effondres ?

On allait nous confondre

j'allais te rattraper ...

1 juillet 2007

La mort fait des merveilles

Et si tout cela n'était qu'une mystification

une idée du bonheur comme s'en feraient les autres

ceux qui cherchent alentour d'où peut venir le vent

quand déjà le mouvement bien plus loin les emmène

Et s'il fallait toujours une justification

pour accomplir d'un geste ce qui dérange, ennivre

ce qui conduit la course et traversant nos sangs

accentue la dérive

La cadence est perdue et le rythme m'entraîne

le silence est rompu, la mort fait des merveilles

pour tenter mes papilles et tuer mon regard

et tu te recroquevilles

tu fais semblant d'y croire

A tout ce qui d'un coup pourrait me ranimer

renverser la fureur de ce qui fuit mes veines

puisque chaque jour encore et chaque nuit peu à peu

je vomis l'oxygène.

27 mai 2007

Désaffection de nerfs

Nous avons des envies qui dévient nos artères

et les font s'accroupir ensembles à demi nues

vieilles femmes trop usées que vont narguer les nerfs

alors qu'ils feraient mieux de n'pas perdre de vue

qu'un jour ou l'autre aussi il leur faudra se taire

accepter l'inconnu

Mais pour l'instant la transe nous tient jusqu'au vertige

quand nous croyons savoir où nous mènent nos pas

tu fermes un peu les yeux, tu refuses, tu attiges

pour éviter de voir ce qu'est mon désarroi

Sais-tu seulement qu'un jour il te faudra l'ouvrir

ton oeil obscur et cru de s'être trop voilé ?

Sais-tu seulement le choc tendu à tes pupilles

quand l'orgasme scintille, nous tue jusqu'au dernier ?

Mais tu te forces à résister

comme tenu d'un amer scrupule

et je me force à retrouver

le goût de mes globules, tu vois

ça sert à rien, je coagule

et puis je n'y crois pas.

20 mai 2007

Mon homme

Mon homme aux cheveux robustes et têtus

aux sourires de négresses recourbées

à la taille souple à demi nue

Mon homme à la taille grondante écartelée

Mon homme à la bouche de méduse vorace

aux dents de ciel trop assoiffé

à la langue comme un volet qui claque

Mon homme à la langue de désir et de péché

à la langue traîtresse qui s'enroule

à la langue toute douce de diamant

Mon homme aux cils drus et magnifiques

aux sourcils comme une plume lâchée dans l'eau

Mon homme aux tempes fragiles toutes retournées

de silences infimes infinis et damnés

Mon homme aux épaules d'Atlas fugitif

et de mystères en chocolat glacé

Mon homme aux poignets incontournables

Mon homme aux doigts d'étreinte dans les sables

aux doigts de fumée bleue

Mon homme aux aisselles de marées calmantes

d'assiettes refermées

de couteaux assassinés

Aux bras comme des Turcs

prêts à fuir leur pays

Mon homme aux jambes d'arc en ciel

de compas à peine retourné

Mon homme aux mollets de torture

Mon homme aux pieds de musique

aux pieds de fenêtres brisées, aux pieds de bruits qui s'écrasent

Mon homme au cou de gazelle sauvage

Mon homme à la gorge de chiffres additionnés

de soupirs du ciel au plus beau du partir

Au torse si doux

Mon homme au torse d'éboulement diffus

Mon homme au torse à peine dévêtu

au torse miracle essentiel et secret

Mon homme au ventre dur et farfelu

au ventre entre tous reconnu

Mon homme au dos de lumière insectale

au dos de souffre

au dos d'enfer

A la nuque cachée de sève et de rire

et de course imprévue vers la peur qui s'admire

Mon homme aux cuisses palpitantes

aux cuisses de feu tendues éblouissantes

et perdues insensibles

de secrète tendresse qui se chante

Mon homme aux fesses d'ange pervers

Mon homme aux fesses d'excuses confuses

Mon homme aux fesses impures et pures

au sexe de bonheur

Mon homme au sexe de glaive détrempé

Mon homme au sexe brûlant infernal

Mon homme au sexe d'enfant calme

Mon homme aux yeux de clair matin obscur

aux yeux transperçants de miraculé

Mon homme aux yeux de force d'algue

Mon homme aux yeux de noyade et de bague

Mon homme aux yeux qui pleurent des femmes

aux yeux de perle rare et de nuages enchevêtrés.

(Plagiat peu déguisé d'André Breton, "Ma femme", écrit à quatre mains avec Claf')

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